EXPOSITION EN COURS

Une série d'oeuvres récentes (2023 - 2024) de l'artiste Japonaise Hiroko Nakajima intitulées "Mondlicht" se traduisant par "clair de lune" est présenté du 10 aout 2024 au 12 octobre 2024.

Les oeuvres de Hiroko réunissent ce qui s’oppose : son geste pictural est empreint
de force et d’énergie mais il est aussi plein de légèreté et de poésie.

Prenant source dans la tradition calligraphique tout en la dépassant, ses tableaux donnent à voir des signes abstraits qui échappent aux normes de la convention et suivent leur propres règles.

Dans ses tableaux, Hiroko exploite le potentiel créatif considérable issu de cette passionnante alternance entre le processus de peinture d’une part et la propre dynamique des éléments formels d’autre part.La multiplicité́ dimensionnelle de ces œuvres dynamiques tient à la diversité́ et à la subtilité́ des ruptures de temps, de rythmes, de directions et de dimensions qui provoquent un changement permanent de point de vu et font vibrer la peinture.Sans la possibilité́ de reconnaitre les signes calligraphiques transformés, l’accès aux œuvres et à l’intention qu’elles contiennent se fait par le seul biais de leur apparence formelle, par l’appréhension sensible. Hiroko crée un moyen d’expression individuel qui se libère de la compréhension par le sens et des barrières de conventions culturelles qui y sont liées, tout en rendant le processus visible. Ses tableaux recherchent la communication immédiate en faisant passer l’intensité́ de cette peinture expressive à travers la perception visuelle et le ressenti.[Extrait du texte Hannelore Kersting]

Dominique Gauthier

du
08
Jul
2023
au
30
Sep
2023
Maintenir, maintenant, et futurs des permanences. (une sélection de peintures 1997-2022)

Le geste de Dominique Gauthier interroge le flux du temps, le tourbillon où se forment et se défont les formes mêmes. Orphique III (fig.2) investit tout à la fois un principe régulateur et sa dérégulation. Il vise le point de centre comme origine, expose la grille comme étendue, et le trait finit par parcourir son propre dessin erratique. On contemple l’image en son vortex d’où surgit la ligne pour seule peinture, comme si le peintre donnait source à son geste depuis l’écoulement du temps. Comme s’il désirait l’unique trait d’un cercle ouvert au temps, ligne tournant autour d’un point d’origine, tel un sillon. (…)

La vérité de la peinture qui porte traits et figure à la fois, renvoie chez DominiqueGauthier à cet invisible gravé en nous, où l’informe se forme dans une image disparue. (…)

OrphiqueIII : ce qui apparaît comme événement est un temps de déposition depuis une origine invisible. Orphique porte nom de la traversée et du retour. Orphique au sens où l’invisible d’un outre-monde revient dans le visible, à la manière d’Orphée. « L’expérience orphique, affirmeDominique Gauthier : faire passer de l’invisible au visible. […] Chaque tableau serait l’événement qui définit cette vision. J’ai cherché à poser cet événement comme devant me déposséder de toute autorité sur lui, en délivrant des possibilités qui me tenaient à distance ou en retrait »[1].Entre l’agir et le non-agir, le désir paradoxal d’une image acheiropoïète pointe sous le geste du peintre intercesseur.

Le trait se défait en sa matière-peinture, d’une projection piégée dans l’œil du tourbillon. Saisir l’écoulement du temps, être dessaisi de toute fixité, de toute mesure, dérouler le fil jusqu’à faire tache, laisser aller le rythme.Peindre l’événement, c’est donc se laisser porter par le surgissement d’un accident, moment d’extravagance erratique dans la circularité du trait travaillant la toile au carré.

Il y a un certain état de mouvance, du tourbillonnaire, de l’instabilité, note Dominique Gauthier, à l’intérieur duquel se jouent les relations entre perfection/imperfection ». (…)

De la turbulence, au sens du tumulte, proche du tohu-bohu, il s’agirait de donner à voir ce mouvement d’accords contraires, tournant dans un sens et dans l’autre, comme l’immuable ayant partie avec le muable. Ce qui fait retour en se déportant. Le flux se maintient dans l’œil du tourbillon, tout en créant son propre rythme. (…)

Dominique Gauthier parle de son « outil tourbillonnaire » à bon escient, rien de plus calculé et L’Hostinato peut devenir figure de style.

Extrait du texte « traits, matière-peintures » de Frédérique Villemur.

Catalogue collection musée Fabre 2022


 

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